Comment fonctionne Invest in Reims ?

Publié le par reims-economie

L'association le martèle, aucun argent public ne sert à attirer des entreprises. Cette agence joue  un unique rôle de « facilitateur » à l'implantation, mais ne joue pas avec de l'argent public.

EN pleine période de vacances, le tribunal de commerce de Reims prononçait la liquidation financière de la société de courtage téléphonique Cap Phone. C'était à la mi-août. Bilan : 55 salariés sur le carreau, dont très peu d'ailleurs avaient été avertis de la décision de justice des tribunaux et une société qui fond les plombs après cinq années de bons et loyaux services dans la cité des Sacres. Août 2005-août 2010 en épitaphe.
Une trentaine d'employés s'étaient par ailleurs rassemblés allée Alberto-Santos-Dumont pour protester contre le manque d'information de la part de leur ancienne direction, ainsi que de la part du mandataire liquidateur. Au-delà de ce nouveau coup porté à l'emploi local, se pose une question. L'implantation de cette société n'avait-elle rien coûté aux contribuables rémois ?
Jean-Marie Heyer, président d'Invest in Reims, agence détentrice des locaux où était basée la société Cap Phone, a déclaré dans notre édition du 25 août : « La société Cap Phone n'a jamais touché de subventions publiques d'aucune manière que ce soit. Cette liquidation financière n'a jamais rien coûté aux contribuables de Reims. » Les locaux de l'allée Santos-Dumont sont donc déserts pour le moment.
Mais Jean-Marie Heyer le répète encore une fois : « Notre association a pour rôle d'attirer des entreprises. Nous ne possédons pas de locaux, notre mission est de provoquer des constructions en blanc afin de fournir aux entreprises les moyens nécessaires à une éventuelle implantation. un dispositif spécifique à la cité rémoise. Nous sommes des facilitateurs et nous tentons de louer des liens entre la ville et les entrepreneurs ».

Philanthropie


Ni Invest in Reims, ni Reims Métropole, ni la Ville n'ont donc réalisé de quelconques concessions sur des loyers pour faire revenir des entreprises. Serge Pugeault, vice-président d'Invest in Reims, vice-président de la communauté urbaine et élu municipal de la majorité, ne dit pas le contraire. « Les locaux dans lesquels des entreprises viennent s'implanter sur Reims appartiennent à des privés. Le principe n'est pas de faire payer des loyers, mais bien que la ville élargisse au maximum son tissu économique. Et qui dit développement économique dit également nouvelle population, pouvoir d'achat et donc consommation. L'élargissement du bassin d'emploi est la seule chose qui nous anime. »

Frémissement


Alors oui, Cap Phone n'est plus. Ses salariés se retrouvent dans une cellule de reclassement. Ils croisent les doigts pour le moment et ont légitimement peur pour leur avenir.
Dans les couloirs d'Invest in Reims, on préfère regarder vers l'avenir. et de nouvelles entreprises qui pourraient prochainement rejoindre le giron champenois. « Oui, nous sentons que la crise est en train de se faire un peu oublier. Certains entrepreneurs se verront obligés dans les prochains jours de se décider, de faire des choix dans leur stratégie de développement. À nous de convaincre des investisseurs pour qu'ils construisent leurs locaux dans l'agglomération et de faire venir les entreprises. En 2009, nous avons reçu 25 % de projets supplémentaires par rapport à l'année précédente. Nous arrivons à une période charnière », poursuit le président Jean-Marie Heyer.
Et l'écrasante majorité de ces entreprises qui pourraient arrêter leurs choix sur la ville seront, comme partout ailleurs et à une écrasante majorité, des entreprises qui fourniront des services. Le temps des manufactures et des grands sites de production n'est plus. Et ce depuis un bon moment.
Le souci, c'est précisément que les activités de services écrasent tout et parfois s'écrasent entre elles. Aujourd'hui, la durée de vie moyenne d'une PME offrant des services est de quelques mois seulement. Charge à la ville, à la communauté et aux « chasseurs d'entreprises » d'Invest in Reims d'avoir le nez fin pour éviter autant que faire se peut que le triste épisode de Cap Phone se répète.

Source : L'Union du 2 septembre 2010

Publié dans Economie rémoise

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